L’aide sociale à l’enfance en france, un système à bout de souffle
08-04-2025
« Enfance en danger » (1/7). De nombreux travaux menés sur la protection de l’enfance révèlent la dégradation de cette politique publique dévolue aux départements. Une feuille de route gouvernementale sur le sujet devrait être déclinée « en avril », selon l’entourage de la ministre des solidarités et des familles.
Par Solène Cordier
Publié le 31 mars 2025 à 04h30
Une pénurie de professionnels, qui conduit à espacer les visites des éducateurs chez des familles en grande vulnérabilité sociale et psychique, au risque de laisser des enfants en danger ; des magistrats qui n’ordonnent plus de mesures de placement faute de place dans les établissements de protection de l’enfance ; et un nombre toujours croissant d’enfants, y compris des tout-petits, qu’on laisse mal grandir dans des familles défaillantes ou dans des lieux d’accueil inadaptés et en sureffectif, sans plus compter les ruptures qui émaillent leurs parcours… A intervalles réguliers, les travaux menés sur la protection de l’enfance révèlent la dégradation de cette politique publique dévolue aux départements. Combien de cris d’alerte faudra-t-il ?
Du Conseil économique, social et environnemental (CESE) au Défenseur des droits, en passant par la Cour des comptes, le Syndicat de la magistrature ou les associations, le message est unanime : il y a urgence à réagir et à revoir les modalités d’accueil et d’accompagnement des enfants concernés. Dernier rappel en date, l’Unicef, par la voix de sa dirigeante, Adeline Hazan, a demandé, à son tour, le 18 mars, une « véritable stratégie de réorganisation de l’aide sociale à l’enfance [ASE] ». A ce jour, 397 000 mineurs et jeunes majeurs sont concernés.