Association d'Assistants Familiaux Lorrains

Pourquoi le modèle des familles d’accueil est en souffrance

08-04-2025

« Enfance en danger » (3/7). L’accueil dans une famille, longtemps privilégié, est en baisse continue depuis des années faute de place. Mal considéré et mal rémunéré, le métier d’assistant familial n’attire que peu de vocations.

Par Solène Cordier

Publié le 02 avril 2025 à 10h00

Seize ans de métier, et toutes ses « premières rencontres » avec les enfants accueillis sont restées gravées dans sa mémoire. « Ça ne s’oublie pas, ce premier contact est hyper-important », énonce Sonia Mazel-Bourdois, assistante familiale – l’autre nom donné aux familles d’accueil, un des modes de placement destinés aux enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE) – qui exerce dans la Drôme.

« Je pense à une petite fille, elle était insomniaque quand je l’ai rencontrée. Les éducateurs du foyer m’avaient prévenue que c’était difficile, qu’elle ne dormait pas du tout. Je m’étais préparée à des nuits blanches, et finalement, une fois arrivée chez nous, elle ne s’est jamais réveillée la nuit. » Elle a compris que l’enfant restait en éveil « par peur des bruits au foyer la nuit, de la promiscuité avec les autres enfants, entre ceux qui se lèvent la nuit, qui vont dans les couloirs… », ajoute la présidente de la Fédération nationale des assistants familiaux et protection de l’enfance (FNAF-PE), qui regroupe une quarantaine d’associations d’assistants familiaux.