Haute-saône « ce sont des enfants meurtris » : quatre assistantes familiales récompensées par le département
27-10-2025
Quatre assistantes familiales ont été récompensées, vendredi 26 septembre, par Laurent Seguin, président du Département. Martine Thevenin, qui fait ce métier avec passion depuis trente-deux ans, a accueilli au total 17 enfants en continu. « C’est un métier qui implique toute la famille », témoigne celle qui a été saluée pour son engagement.
Pauline Prin - 01 oct. 2025 à 06:00 – Temps de lecture : 3 min |
Martine Thevenin est l’une des quatre assistantes maternelles à avoir été récompensées par le Département, vendredi 26 septembre. Photo Pauline Prin
C’est un métier qui demande un « dévouement total », mais qui est encore mal connu. Martine Thevenin est assistante familiale depuis plus de trente-deux ans. Elle fait partie des quatre assistantes familiales à avoir été récompensées, vendredi 26 septembre, par le président du Département, Laurent Seguin, à l’occasion de la remise de médailles de l’Enfance et des Familles. « C’est un métier qui implique toute la famille », témoigne Martine Thevenin, qui a accueilli au total 17 enfants en continu. La sexagénaire, a commencé à exercer ce métier à l’âge de 30 ans, après avoir commencé comme assistante maternelle, se souvient de chaque accueil de chacun des enfants.
« Si on peut les réparer un peu, c’est bien »
« Ça marque », reconnaît Martine les yeux brillants. « Ce sont des enfants qui sont meurtris. Quand ils arrivent, ils sont cassés. Donc si on peut les réparer un peu, c’est bien », explique l’assistante familiale, qui a accueilli des bébés, dès onze jours, et des enfants jusqu’à l’âge de 17 ans. « C’est plus difficile quand ils sont plus grands. C’est un métier très prenant, il faut être très présent car on se doit de leur apporter stabilité et sécurité. Ce sont des bons moments et des moments plus compliqués. »
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Florence Grandvoinet a accueilli 11 enfants. Photo Pauline Prin
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Béatrice Gaillot fait ce métier depuis vingt-huit ans et a accueilli 17 enfants en accueil continu, ainsi qu’une dizaine d’autres de façon temporaire. Photo Pauline Prin
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Andrée Brisebard a accueilli 11 enfants. Photo Pauline Prin
« Elle m’a appelée en premier pour m’annoncer sa grossesse »
Son mari, Christian, qui a fait sa carrière chez Peugeot est désormais en retraite depuis dix ans et l’aide à plein temps. Mais il s’est toujours investi et a toujours soutenu sa femme dans son choix de métier. « Il faut être soudé et s’entraider en couple pour ce métier, sinon ça ne peut pas marcher », confirment-ils. Martine garde des liens avec certains enfants qu’elle a aidés à grandir et à se construire. « Une fille que j’ai gardée m’a appelée en premier, avant sa maman, pour m’annoncer sa grossesse », sourit-elle.
1 000 enfants placés : « Ça reste beaucoup »
Cette année, près de 1 000 enfants ont été placés à l’assistance familiale dans le département. « Ça reste beaucoup. On est en tension constante sur les placements, même si ça s’est stabilisé », confie Élodie Dussaucy, en charge de la Solidarité pour le Département. La formation d’assistant familial, qui reste assez complète mais contraignante pour ce métier ultra-encadré, a évolué. « On a une base de 60 heures obligatoires, mais on peut confier des enfants avant la fin de ces 60 heures », explique Élodie Dussaucy. « On essaie de professionnaliser ce métier. On peut désormais continuer la formation en faisant 520 heures. Il faut savoir que l’assistant familial n’est pas seul. Chaque enfant est suivi par un éducateur, ils fonctionnent en binôme ».
Un métier qui se masculinise
Le métier se masculinise de plus en plus. « On est passé à 47 hommes sur un total de 262 dans le département », indique Lara Guillaume, responsable de la cellule des Assistants familiaux. Grâce au travail de Béatrice Gaillot, Florence Grandvoinet, Andrée Brisebard et bien d’autres, les enfants peuvent « se reconstruire et reprendre confiance en eux », et surtout se bâtir un avenir meilleur.